Communiqué de presse Existrans - lundi 29 septembre 2008

L'EXISTRANS, marche des trans et des intersexes (1) aura lieu ce samedi 11 octobre à 14h, métro Belleville Parcours : Belleville -> Beaubourg

Le MAG est d'ores et déjà une association qui accueille des jeunes trans ou en questionnement sur leur identité de genre. Cette année alors que les jeunes trans de l'association sont de plus en plus visibles et intégrés au fonctionnement de l'association, le MAG porte plus résolu que jamais les revendications de l'Existrans, notamment en ce qui concerne l'éducation, que nous considérons comme un outil majeur de la lutte contre la transphobie.

Il y a onze ans que nous marchons, et depuis onze ans rien n'a changé. Certains pays (la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, L'Espagne, la Hollande, le Népal) ont adapté leurs législations à la transidentité. Même si ces aménagements sont loin d'être parfaits, ils témoignent d'une volonté totalement absente en France. Les réponses de la France à la question trans sont l'immobilisme, les psys transphobes, le sensationnalisme des médias, le mépris.

Dans notre communauté, la majorité fait face, bénéficie d'une vie professionnelle. Mais pour les autres, pour trop d'autres, c'est la précarité et le non-emploi, un taux de VIH qui double celui des gays, le travail sexuel non choisi, les violences subies rarement prises en compte par la justice... D'un point de vue médical, légal ou éducatif, tout reste à faire.

La médecine

Que ce soit le chirurgien qui opère un bébé né intersexué ou le psychiatre qui s'attribue le droit de dire si une personne est trans ou pas, le pouvoir médical nie trop souvent la parole et les droits des trans et intersexes. Seul un rapport de confiance entre le médecin-psy et les personnes concernées, qui allie information médicale donnée et prise en compte des contraintes, peut permettre d'améliorer les choses. Le psychiatre devra être librement choisi par la personne trans, sans avoir de droit de veto sur le choix de la personne.

Prochainement la Haute autorité de santé (HAS) doit soumettre un projet au sujet de la prise en charge des trans au ministère de la santé. Sans avoir réalisé d'études épidémiologiques et statistiques sur les traitements hormonaux prescrits aux trans et intersexe, ou sur les interactions des antirétroviraux avec d'autres pathologies, il est difficile d'imaginer un projet sérieux et réfléchi. D'autant que le point central de ce projet prévoit des centres experts dont le fonctionnement ressemble fortement à celui des équipes actuelles. Si expertise il y a, il doit y avoir une commission composée aussi de personnes trans et intersexe aussi. L'usagerE doit avoir son mot à dire sur l'hormonothérapie et les opérations.

Les lois

Faire correspondre son identité sur les différents papiers administratifs reste une priorité dès lors qu'on souhaite avoir une activité professionnelle. Des évolutions doivent être mises en place : la mention de genre devrait pouvoir être changée, conservée ou supprimée à la demande des personnes. Idem pour le numéro INSEE (Sécu) dont le 1er chiffre devrait pouvoir être modifié ou supprimé. La modification de l'état-civil via une procédure administrative doit être simplifiée, sans recours à des expertises extérieures et sans contraintes de délais ou de modifications corporelles spécifiques. Ces évolutions administratives ne pourront se faire que si les discriminations à l'égard des trans et des intersexes sont reconnues et combattues :

• maintien des droits parentaux pour les trans déjà parents,

• mise en place de dispositifs d'insertion socio-professionnelle ;

• prise en compte de la spécificité trans et intersexe et des risques que ces personnes encourent dans les espaces non-mixtes : milieu carcéral, milieux sportifs, foyers...

• intégration de la discrimination liée à l'intersexualité et la transidentié dans les critères d'asile politique, tout comme dans les divers textes de lois destinés à prévenir les discriminations (code du travail, HALDE, loi sur la presse, etc.)

L'Éducation

Chaque individu construit son genre qui doit lui être personnel, malgré les normes qu'impose la société. Il serait souhaitable de mettre en œuvre des formations, en partenariat avec des associations trans, de tous les personnels médicaux, administratifs et pédagogiques aux problématiques trans et intersexes. Ceux-ci étant confrontés avant tout à l'incompréhension de notre environnement. Il en résulte dans de nombreux cas, à l'échec scolaire, aux violences urbaines qui naissent de l'ignorance, à l'exclusion familiale, sociale et professionnelle. La transsexualité doit être abordée de la même manière que l'homosexualité, dans le cadre des cours d'éducation sexuelle.

Des manifestations similaires auront lieu à Bruxelles, Madrid, Lisbonne, Corunha, Donosti, Bilbao, Gasteiz, Saragosse...

(1) Trans : personne (opérée ou non) vivant socialement dans un genre autre que son genre biologique. Intersexe : personne au genre biologique indéterminé à la naissance.

Alice GUENA, Présidente MAG - Jeunes Gais, Lesbiennes, Bi et Trans : 106, rue de Montreuil - F75011 Paris - France - site internet : http://www.mag-paris.fr - e-mail : presidente@mag-paris.fr